Les sciences de l’information-communication (Sic) sont une discipline universitaire créée en 1975 pour fédérer des enseignements qui s’étaient développés au cours de la décennie précédente et qui a rapidement développé une activité de recherche. Elle rassemble en France un peu plus de 800 enseignants-chercheurs, un effectif voisin de celui des sciences du langage ou de la sociologie.
Les Sic ont une grosse activité de formation professionnelle, préparant beaucoup d’étudiants à tous les métiers de l’information et de la communication, de la documentation à la publicité, en passant par le journalisme, la communication organisationnelle et politique, l’audiovisuel, la muséologie, l’information scientifique, les technologies de réseau. Plusieurs centaines de thèses sont soutenues sur ces différents domaines annuellement. Le développement de cette activité est en relation avec l’innovation et les changements qui affectent les dispositifs d’information, le monde de la communication et des médias, les industries culturelles et médiatiques : c’est ainsi que les genres audiovisuels, les usages de l’internet, la vulgarisation et la prévention, la communication des marques, font l’objet d’une attention particulière. Mais vis-à-vis d’autres disciplines qui s’intéressent également à ces objets attirants, l’apport essentiel des Sic à la recherche en sciences humaines réside dans le fait que la relation entre information et communication est pour elles un concept et non une simple collection d’objets ou de procédés.
Plutôt que d’opposer l’info et la com comme deux activités différentes voire opposées, la discipline essaie de conceptualiser la dialectique entre ces deux dimensions d’un processus symbolique et social. Dans de but, la recherche en Sic s’est particulièrement attachée à développer certains concepts essentiels comme le document et la documentation, le dispositif médiatique, la situation de communication, le discours et l’écriture, la médiation, l’espace public, l’interaction, l’industrialisation de la culture et de la communication, la réception et l’usage des publics, la trivialité. Elle a pour particularité d’envisager le processus communicationnel dans sa globalité sans dissocier sa base technique et économique, sa dimension de langage et de lien, son caractère de processus social. À ce titre, elle entretient des relations interdisciplinaires importantes, par exemple avec les disciplines esthétiques et littéraires, l’histoire, la socio-anthropologie, les sciences du langage, l’informatique.
Le rôle des Sic dans l’université est donc avant tout d’aider notre société à ne pas subir les innovations techniques et les stratégies industrielles d’un secteur identifié comme décisif, mais de se donner les moyens de penser ces changements pour inventer un avenir démocratique et créatif. La recherche recourt à des méthodes variées allant de l’étude de corpus au terrain ethnographique en passant par l’étude de la circulation des discours, toujours avec le projet de ne pas dissocier objets, signes et pratiques. Sur le plan international, où les disciplines sont souvent organisées autrement, les Sic dialoguent notamment avec les études de médias, la science de l’information et des bibliothèques, la sémiotique, les études culturelles. Les Sic sont la 71è section du conseil national des universités, elles ont une société savante, la Société française des sciences de l’information et de la communication (Sfsic) et publient en France 22 revues qualifiées par l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES).